Vacciner et guérir les animaux malades

Vacciner et guérir les animaux malades

Ce texte traite des moyens de protéger les animaux sauvages contre les maladies, notamment de la vaccination et de l’aide médicale fournie aux individus malades. Pour plus d’informations concernant l’aide que nous pouvons apporter, consultez notre section sur l’aide aux animaux en milieu sauvage.

La maladie est une source de souffrance significative pour les animaux non-humains vivant à l’état sauvage. Malgré cela, il s’agit de l’un des domaines dans lesquels nous savons déjà comment apporter de l’aide aux animaux sauvages. Nous disposons de la technologie nécessaire à la vaccination et à la guérison de nombreuses maladies les affligeant. En général, les vaccins et les médicaments ne sont administrés aux animaux vivant dans la nature que lorsqu’ils profitent aux êtres humains, par exemple en prévenant la transmission de maladies aux animaux d’élevage et aux humains, ou pour des motifs de conservation. Vaccins et traitements sont rarement utilisés pour le bien-être des animaux en lui-même. Cependant, les résultats obtenus lors de ces campagnes démontrent qu’il est possible de vacciner les animaux même lorsque cela ne profite pas nécessairement à l’être humain.

Traiter les animaux malades

Traitement probiotique chez les chauves-souris, les amphibiens, les reptiles, les insectes et les poissons

Le syndrome du nez blanc est une maladie causée par le champignon Pseudogymnoascus destructans, lequel a tué plus de six millions de chauves-souris en Amérique du Nord depuis 2007.1 Le taux de mortalité est supérieur à 90% chez certaines espèces. La maladie perturbe l’hibernation des chauves-souris, les obligeant soit à mourir de faim du fait de l’utilisation de toutes leurs réserves de graisses, soit à mourir d’exposition en essayant de trouver de la nourriture en hiver.2 Une expérience de terrain menée en 2019 a testé l’efficacité d’une bactérie probiotique, Pseudomonas fluorescens, pour réduire l’impact de la maladie chez les chauves-souris infectées. Les chercheurs ont constaté que les chauves-souris traitées avec le probiotique avaient un taux de survie de 46,2%, par opposition à un taux de survie de 8,4% chez les chauves-souris non traitées.3 Bien que la motivation pour trouver un remède provienne d’intérêts conservatoires, une application généralisée réduirait considérablement la souffrance et la mort prématurée chez les chauves-souris.

Les traitements probiotiques peuvent également être utiles pour le traitement de maladies présentes chez d’autres espèces. Le champignon chytride Batrachochytrium dendrobatidis a par exemple un effet dévastateur sur les amphibiens : il est responsable de la mort de millions d’animaux issus de plus de 500 espèces.4 Les amphibiens infectés présentent des symptômes tels qu’un faible appétit, une léthargie et un épaississement de la peau conduisant à la mort des individus affectés, dès lors incapables d’absorber les nutriments nécessaires et de libérer les toxines à travers leur peau. Certains amphibiens respirent uniquement par le biais de leur peau et peuvent ne plus être à même de respirer une fois infectés.5 Une étude de 2016 portant sur les crapauds boréaux a pu démontrer que les individus traités avec le probiotique janthinobacterium lividum avant l’exposition au batrachochytrium dendrobatidis présentaient un taux de survie de 40% supérieur à celui des crapauds non-traités.6 Les probiotiques pourraient être utilisés à l’avenir pour traiter ou protéger les amphibiens exposés à la maladie.

La recherche s’intéresse présentement à la possibilité de traitements probiotiques contre la maladie fongique des serpents causée par Ophidiomyces ophiodiicola7 et contre l’infestation de Nosema ceranae chez les abeilles.8 Des tentatives visant à inhiber certaines infections chez les poissons à l’aide de probiotiques ont également été couronnées de succès.9 Les probiotiques ont le potentiel d’améliorer considérablement le bien-être des animaux vivant dans la nature, en les protégeant contre la maladie ou en atténuant ses effets.

Traiter la gale

La gale sarcoptique est une maladie de la peau causée par des acariens parasites. Elle touche plusieurs espèces de mammifères non-humains, notamment les chiens, les chats, les coyotes, les ours et les wombats (lesquels sont particulièrement concernés). Cela est potentiellement dû au fait que les conditions à l’intérieur des terriers de wombat sont propices à la survie et à la transmission des acariens sarcoptiques.10 Les wombats infestés perdent leurs poils et sont touchés par des infections de la peau, des yeux et des oreilles. Dans les cas les plus sévères, la gale peut entraîner la mort.11 C’est l’une des maladies les plus douloureuses touchant les animaux non-humains.12

Les wombats infestés sont généralement traités avec de la cydectine et le travail est principalement effectué par des bénévoles. Le stress de la capture peut tuer les wombats, notamment lorsqu’ils sont affaiblis. Le traitement chimique doit être appliqué pendant plusieurs semaines et est généralement administré à l’aide d’un volet spécialement conçu placé au-dessus de l’entrée du terrier du wombat. Le Dr Carver et son équipe élaborent un nouveau traitement, lequel offrira une protection plus durable. S’il peut être utilisé efficacement sur le terrain, ce traitement permettra de traiter les individus beaucoup plus facilement. Il convient de noter que cette intervention -c’est-à-dire les recherches menées par le Dr Carver et le travail des bénévoles en Tasmanie- semble être motivée par le souci du bien-être des animaux en souffrance plutôt que par des motifs économiques ou conversationnistes. Il n’y a aucun cas reporté de transmission de la maladie des wombats vers des animaux domestiques et selon le Dr Carver, la gale ne devrait pas provoquer leur extinction.13

Vacciner les animaux dans la nature

Outre l’assistance apportée aux animaux déjà malades, la vaccination est un moyen important de protéger les animaux sauvages des maladies. Il existe de nombreux exemples de vaccinations à grande échelle d’animaux vivant à l’état sauvage. Le plus important d’entre eux consiste probablement en la vaccination contre la rage, menée à grande échelle dans plusieurs pays. Des vaccins contre de nombreuses autres maladies dont souffrent les animaux sauvages ont également été développés.

Vaccination antirabique orale

On peut citer, à titre d’exemple paradigmatique, la vaccination des animaux contre la rage14 qui a réussi à éradiquer la maladie dans la plupart des pays européens (en 2010) et dans certaines régions d’Amérique du Nord. Cette campagne de vaccination a été conduite de façon à empêcher la maladie de se propager et de se transmettre aux animaux vivant avec des humains (tels que les chiens) ou aux humains eux-mêmes. Des appâts contenant le vaccin ont été dispersés par voie aérienne avant d’être mangés par les animaux.15

Aux États-Unis, les tentatives d’élimination de la maladie ont commencées dans les années 197016 et ont été réalisées à Parramore Island, en Virginie,17 à Williamsport, en Pennsylvanie18 et à Cape May, dans le New Jersey.19 L’un des programmes a consisté en la prévention de la propagation de la rage chez les ratons laveurs du Massachusetts par la vaccination orale de 63% de la population, ce qui a suffi à éradiquer la maladie dans la région.20 De la même façon, un programme de vaccination orale contre la rage chez les coyotes au Texas a conduit à une réduction significative des cas de rage ainsi qu’à l’arrêt de sa croissance dans la zone touchée.21 Des efforts supplémentaires ont été déployés dans d’autres parties d’Amérique du Nord, comme le Canada.22 Un effort coordonné entre les États-Unis, le Mexique et le Canada a été notamment été proposé afin d’éradiquer la rage dans d’autres régions.23

Des programmes similaires ont été mis en œuvre dans le monde entier, notamment la vaccination des chiens en Afrique24 et en Asie25 ainsi que des loups en Éthiopie.26 Les données issues de ces programmes fournissent des preuves de l’efficacité de la vaccination et des spécificités de mise en œuvre qui faciliteront son application au plus grand nombre d’animaux dans l’avenir.

La rage est une maladie épouvantable pour les animaux qui en sont atteints. Propagée par la morsure, elle provoque une inflammation du cerveau. Les symptômes peuvent inclure de la fièvre, de la douleur, des sensations de picotements ou de brûlures, de l’hydrophobie, de l’agressivité, de la confusion et la paralysie musculaire. Une fois les symptômes apparents, la mort est généralement inévitable.27 La vidéo ci-dessous montre un chat errant souffrant de la rage. Notez l’agressivité, la difficulté à se mouvoir et la confusion que l’animal affiche.

Les animaux mentionnés précédemment ont été vaccinés non pas pour leur propre bien, mais pour protéger les intérêts humains en empêchant la transmission de la rage à ces derniers ou à leurs animaux domestiques, ou pour conserver des populations d’espèces menacées. Néanmoins, la vaccination des animaux sauvages contre la rage leur profite énormément. Les leçons que nous avons apprises au cours de notre lutte continue contre la maladie peuvent être utilisées pour de futurs programmes de vaccination visant à promouvoir le bien-être des animaux à l’état sauvage. De plus, nos succès dans cette lutte devraient inspirer l’optimisme quant aux futurs efforts de vaccination. Malgré les grandes difficultés inhérentes à la vaccination des animaux dans la nature, nous avons réussi à éradiquer la rage chez les mammifères terrestres dans de nombreuses régions du monde et considérablement réduit sa présence dans d’autres. Il n’y a aucune raison de penser que nous ne pouvons pas réussir de la même manière à vacciner les animaux sauvages contre d’autres maladies.

Vaccinations contre la brucellose dans la région du Grand Yellowstone

La brucellose est une maladie contagieuse causée par de diverses bactéries de la famille Brucella. Elle affecte les vaches et autres ruminants tels que les bisons et les wapitis, ainsi que certains mammifères marins et l’être humain. Ses principaux effets chez les animaux non-humains se produisent sur le système reproducteur, provoquant l’infertilité ou la naissance de petits mort-nés ou incapables de survivre. La maladie peut également provoquer un gonflement des testicules chez les mâles. Enfin, les bactéries peuvent pénétrer dans les articulations et provoquer de l’arthrite.28

La brucellose est répandue chez les élans sauvages et les bisons vivant dans la région du Grand Yellowstone. On estime que 12 500 wapitis et 2 500 bisons dans le parc sont infectés (respectivement 10% et 50%).29 Étant donné que la brucellose peut être transmise entre les espèces, les wapitis et les bisons de Yellowstone agissent comme des espèces « réservoirs » pour la brucellose. Pour lutter contre cela, un vaccin (RB51) a été développé en vue d’être inoculé aux bisons de Yellowstone. On ne sait pas dans quelle mesure les bisons souffrent réellement de la brucellose et si les vaccins existants sont suffisamment efficaces.30 Quoi qu’il en soit, des recherches supplémentaires sur les effets de la brucellose, sur le bien-être des bisons et sur les interventions possibles (par exemple la vaccination) sont nécessaires. On pense que la brucellose peut être transmise aux vaches en captivité et les responsables du parc de Yellowstone tuent des centaines de bisons chaque année afin d’apaiser les éleveurs.31 S’il pouvait être démontré que la transmission de la brucellose depuis les bisons n’est pas une menace pour les animaux domestiques, ou si un vaccin efficace était développé, ces tueries cesseraient. Dans les deux cas, le bien-être des bisons sauvages en serait considérablement amélioré.

Peste sylvatique, chiens de prairie et furets

La peste sylvatique est une maladie bactérienne infectieuse qui affecte les rongeurs tels que les chiens de prairie. Elle est causée par la bactérie Yersina pestis, la bactérie également responsable de la peste bubonique chez l’homme. Les effets dévastateurs des pandémies de peste noire sur les populations humaines sont connus de presque tous. Les taux de mortalité de la peste sylvatique chez les rongeurs sauvages échappe, lui, à beaucoup. Les épidémies chez les chiens de prairie peuvent atteindre des taux de mortalité de près de 100%.32 Les symptômes présentés sont une déshydratation, de la fièvre, de la faiblesse, un manque d’appétit, des difficultés respiratoires, une hypertrophie de la rate et un gonflement des ganglions lymphatiques.33 95% des chiens de prairie meurent dans les 78 heures suivant l’infection.34

La peste a récemment décimé une population de chiens de prairie dans le Dakota du Sud, infectant également les furets à pattes noires qui mangent les chiens de prairie. Du fait de l’affinité des êtres humains avec les furets, qui courent le risque d’être infectés, une immunisation de masse des chiens de prairie a été entreprise. Le taux de survie des chiens de prairie a atteint plus de 95% après la campagne de vaccination.35 Même si l’objectif de la campagne résidait en la protection des furets, les chiens de prairie en ont également bénéficié. Du moins jusqu’au moment où ils sont redevenus la proie de furets bien portants.

En 2017, des biologistes du Montana ont entrepris de distribuer des appâts vaccinaux oraux à l’aide de drones. Cela permet de couvrir beaucoup plus de terrain qu’en livrant les appâts à la main : à l’aide des drones, il est possible de vacciner 4 000 chiens de prairie en une seule journée. La vidéo ci-dessous montre le drone qui décolle.

L’Anthrax

L’anthrax est une maladie aiguë et mortelle causée par la bactérie Bacillus anthracis. Lorsqu’elle est exposée à l’oxygène, la bactérie forme des spores extrêmement résistantes, capables de survivre pendant des années dans le sol ou sur la fourrure d’un animal infecté. Les spores pénètrent dans l’organisme par ingestion, inhalation ou par une plaie ouverte. Les herbivores peuvent ainsi ingérer les spores pendant le pâturage. Une fois infectés, les animaux présentent des symptômes incluant une forte fièvre, des tremblements musculaires et des difficultés respiratoires. Les prédateurs peuvent être à leur tour infectés en mangeant la chair d’un animal contaminé.36 L’anthrax peut avoir des effets dévastateurs sur les animaux vivant à l’état sauvage. Les herbivores sauvages sont particulièrement vulnérables aux épidémies, avec des taux de mortalité allant de 21% à 55% chez les hippopotames, et jusqu’à 90% chez les impalas et les koudous.37 En 2017, une épidémie en Namibie a tué plus de 100 hippopotames,38 et plus de 2300 rennes sont morts au cours d’une épidémie en Sibérie en 2016.39 La vidéo ci-dessous est un reportage sur les effets de l’épidémie d’anthrax sur les hippopotames de Namibie.

Compte tenu du risque élevé de propagation de la maladie à l’homme -notamment en raison de la consommation de chair d’animaux chassés-, des essais de vaccination ont déjà été menés. Un programme pilote a été élaboré pour la vaccination contre l’anthrax chez des animaux généralement chassés dans les « parcs à gibier » africains. Les cobayes ont été vaccinés par voie orale et sous-cutanée, et ils ont développé avec succès des niveaux satisfaisants de résistance à l’infection.40 La vaccination s’est révélée efficace chez les rhinocéros noirs et les guépards.41 Jusqu’à présent, les vaccins n’ont été administrés qu’aux animaux sauvages considérés comme dignes d’être conservés. Par exemple, le Kenyan Wildlife Service a vacciné de rares rhinocéros blancs et noirs après une épidémie d’anthrax chez les buffles du parc national du lac Nakuru.42 En 2005-2006, une épidémie a tué 53 zèbres de Grevy. Pour protéger les 650 zèbres de Grevy restants au Kenya, les responsables de la faune kenyane les ont vaccinés à l’aide de fléchettes. Après la vaccination, plus aucun zèbre n’est mort.43 Bien que pour l’instant les vaccins ne soient distribués que pour servir les intérêts humains, il n’y a aucune raison pour que de tels programmes de vaccination ne puissent pas être étendus à tous les animaux vulnérables à l’anthrax, quelle que soit leur valeur perçue pour l’être humain.

Hépatite B et gibbons

Il existe d’autres maladies graves, plus souvent associées aux êtres humains, qui causent également beaucoup de souffrance et de mort au sein des populations d’animaux sauvages. L’hépatite B et le tétanos sont des maladies courantes chez les gibbons, au même titre que la rougeole et la rage. Afin de réduire le risque de transmission de l’homme aux gibbons et vice versa, la Wild Animal Rescue Foundation of Thailand recommande la vaccination des gibbons et des travailleurs humains contre toutes ces maladies.44

Peste porcine et sangliers

En 2013, la Commission européenne a soutenu une proposition de vaccination des sangliers afin d’améliorer la santé des porcs domestiques. L’épidémie de peste porcine de 1997 a entraîné la mort de plus de 10 millions de porcs. Un vaccin administré par voie orale confère une immunité préventive aux sangliers et peut également être inoculé d’urgence aux porcs domestiques.45

Ébola et les grands singes

Depuis les années 90, la souche zaïroise d’Ébola a tué environ un tiers de la population mondiale de gorilles et environ la même proportion de chimpanzés.46 Une étude suggère qu’une épidémie en 2002-2003 a tué plus de 5000 gorilles.47 La vaccination s’impose comme une solution évidente pour lutter contre cette maladie. C’est précisément ce qui a été suggéré par des organisations telles que Vaccinape, qui propose des campagnes de vaccination pour sauver la vie des grands singes africains. La procédure de vaccination consiste soit en la distribution de vaccins contenus dans des appâts, comme ceux utilisés contre la rage, soit en fléchettes hypodermiques.

Il y a un intérêt supérieur à vacciner les grands singes du fait de leur popularité et en raison de la menace de la maladie pour l’être humain, certains individus ayant pu être infectés à la suite de contacts ou de la consommation de singes infectés. D’autres animaux peuvent ne pas recevoir la même attention, mais pourraient être traités de la même manière.

Ébola est une maladie terrible qui provoque une série de symptômes, notamment de la fièvre, des saignements internes, une faiblesse musculaire, des difficultés à respirer et à avaler, des vomissements et de la diarrhée. Chez l’homme, elle est mortelle dans environ 50% des cas.48 Chez les gorilles, le taux de mortalité peut atteindre 90%.49 Une campagne de vaccination efficace réduirait considérablement la souffrance et le taux de mortalité des animaux vulnérables à Ébola.

Vaccination pour contrôler les maladies animales au Royaume-Uni

Le Royaume-Uni est probablement le lieu où la vaccination des animaux contre les maladies est la plus normalisée. La vaccination est largement mise en œuvre pour protéger les animaux contre des maladies telles que la grippe aviaire ou la maladie de Newcastle chez les oiseaux. Malgré son nom, la maladie de Newcastle prolifère depuis longtemps en dehors de Newcastle. Par exemple, 1 989 paons ont été récemment été vaccinés contre le virus de la grippe aviaire et la maladie de Newcastle dans le parc animalier du Yunnan, en Chine.50

Au Royaume-Uni, il existe une banque de vaccins et d’antigènes où le gouvernement conserve le matériel à utiliser dans les foyers potentiels d’épidémies ou à déployer pour la conservation, par exemple des pingouins ou des perroquets. Le Royaume-Uni contribue également à la banque de vaccins de l’UE pour la peste porcine classique ainsi qu’à la banque hautement prioritaire d’antigènes contre la fièvre aphteuse, où les antigènes et les vaccins sont prêts à être utilisés en cas de besoin.51

Tuberculose, sangliers et blaireaux

La tuberculose continue d’être une maladie active agissant sur les individus humains et non-humains. En 2011, un vaccin oral a été administré sous forme d’appât à des sangliers sauvages en liberté dans des conditions naturelles de transmission.52 Au Royaume-Uni, les blaireaux sont souvent porteurs de tuberculose, qui peut se propager aux vaches domestiques. Malheureusement, le gouvernement britannique a mis en œuvre une politique visant à tuer les blaireaux dans certaines régions du pays afin de minimiser la propagation de la maladie. Depuis 2013, 68 000 blaireaux ont ainsi été tués.53 Ces massacres sont cependant controversés. Le National Trust, un grand propriétaire terrien au Royaume-Uni supporté par de nombreux fermiers, ne permet pas de tuer des blaireaux sur ses terres.54 Dans certaines régions, des bénévoles capturent, vaccinent et relâchent des blaireaux. La recherche tente de trouver un vaccin ne nécessitant pas la capture des individus.55 La vidéo ci-dessous montre la vaccination des blaireaux sauvages.

Vacciner les insectes

Au même titre que les autres animaux, les insectes souffrent de maladies. Par exemple, les papillons souffrent d’une maladie mortelle appelée « mort noire » causée par le virus de la polyédrose nucléaire,56 et les grillons et autres insectes sont affectés par le virus de la paralysie du cricket.57 Jusqu’à récemment, on pensait que la vaccination des insectes n’était pas possible parce que les systèmes immunitaires des insectes, bien que similaires à certains égards aux systèmes des mammifères, n’utilisent pas d’anticorps. Des recherches récentes à l’Université d’Helsinki ont cependant démontré qu’il était possible de vacciner les abeilles. Lorsqu’une reine des abeilles mange quelque chose contenant des agents pathogènes, les molécules caractéristiques du pathogène sont liées par une protéine appelée vitellogénine. La vitellogénine transporte ces molécules caractéristiques dans les œufs de la reine, où elles agissent comme inducteurs de réponses immunitaires. Cela signifie que nous pouvons vacciner des milliers d’abeilles simplement en vaccinant la reine. Des recherches sont en cours pour mettre au point un vaccin contre la loque américaine, une maladie bactérienne qui peut dévaster les colonies d’abeilles.58 Le grand nombre d’insectes dans le monde signifie que le potentiel de bien-être résultant de la vaccination est énorme.

Réduire la propagation des maladies par les insectes

Dans certains cas, il n’est pas possible d’arrêter la propagation d’une maladie en vaccinant les animaux et d’autres mesures sont nécessaires. C’est le cas, par exemple, des maladies transmises par des animaux comme les tiques ou les insectes.

Il serait possible de prévenir la propagation de ces maladies en tuant les insectes qui la portent, mais cela leur serait évidemment nocif. Il existe d’autres moyens de réduire les populations d’insectes qui n’impliquent pas de tuer des animaux et sont plus efficaces, par exemple, la stérilisation ou l’utilisation de traitements faisant naître plus de mâles que de femelles. Certains pourraient considérer cela comme immoral, mais cela peut difficilement être le cas lorsque l’alternative est l’agonie à laquelle de nombreux animaux seraient autrement confrontés à cause de la maladie (en plus de la mort d’un grand nombre d’insectes eux-mêmes en raison de la dynamique de leur population).

L’une des techniques utilisées à cette fin, la stérilité héréditaire, consiste à déplacer des individus d’une certaine espèce dont la descendance sera stérile dans la zone cible.59 Les mâles sont traités de manière à ce qu’ils aient moins de descendants et à ce que la plupart de ces derniers soient stériles. Cela fait également naître plus de mâles que de femelles.60

La stérilisation d’insectes a déjà été opérée à l’échelle mondiale. Elle a été initialement développée dans les années 194061 et a évolué depuis lors.

Voici quelques exemples d’utilisations réussies de cette technique :

  • Les mouches Tsé-tsé peuvent transmettre la maladie du sommeil et l’éléphantiasis aux humains. Elles transmettent également la trypanosomiase animale. En Tanzanie, cette maladie fut éradiquée dans les années 40 grâce à la stérilisation des mouches Tsé-tsé. Au cours des décennies suivantes, cette méthode fut également utilisée dans des pays comme le Burkina Faso, le Nigéria et l’Ouganda. Le moustique Culex quinquefasciatus (auparavant connu sous le nom de Culex fatigans) transmet, en Inde, au Myanmar et en Floride, la filariose lymphatique, une maladie douloureuse et pouvant défigurer les individus infectés.
  • Une autre espèce de moustique, l’Aedes aegypti, transmet la dengue ainsi que la fièvre jaune, la fièvre chikungunya et d’autres maladies. La stérilisation a été utilisée dans les années 1970 au Kenya pour éliminer cette maladie.
  • Culex pipiens est le vecteur de plusieurs maladies dont la méningite, l’encéphalite japonaise et le virus du Nil occidental. Une campagne de stérilisation de ces insectes a été menée en France dans les années 1970.
  • Une autre espèce de moustique, l’Anopheles albimanus, transmet le paludisme. La stérilisation a été utilisée au Salvador dans les années 1970.

Bien sûr, cela peut avoir des conséquences sur les processus naturels qui se produisent dans ces zones. Néanmoins, il est largement admis que ces mesures valent la peine d’être prises en ce qu’elles sauvent la vie d’un grand nombre d’êtres humains. Parce qu’il s’agit de vies humaines, cette mesure est généralement considérée comme pleinement justifiée. En raison du parti pris spéciste dominant, des mesures telles que la vaccination et la stérilisation des insectes sont considérées comme entièrement acceptables quand elles profitent aux humains mais pas quand elles ne font qu’aider les animaux non humains.62 Cependant, et puisque le spécisme est moralement injustifié, nous devons rejeter cette perspective.

La peste bovine : maladie éradiquée

La peste bovine était une maladie virale infectieuse qui touchait les vaches, les buffles, les gnous, les girafes, les antilopes, les phacochères et d’autres ongulés. Les symptômes se manifestaient par de la fièvre, une perte d’appétit, des écoulements nasaux et oculaires, une constipation suivie d’une diarrhée aiguë et des érosions dans la bouche, la muqueuse du nez et des voies génitales. Le taux de mortalité était élevé, approchant 100% dans des populations précédemment non exposées. La mort survenait entre 6 et 12 jours après la première apparition des symptômes. Une épidémie survenue dans les années 1890 a tué 80 à 90% de toutes les vaches en Afrique australe et orientale.

Après une longue et difficile campagne de vaccination, l’Organisation Mondiale de la Santé animale a officiellement annoncé l’éradication de la maladie dans le monde en juin 2011. La peste bovine est alors devenue la deuxième maladie à être complètement éradiquée par l’homme et la première affectant les animaux non-humains. Bien que les animaux sauvages n’aient pas été vaccinés contre la peste bovine, son éradication leur a également été très bénéfique. Par exemple, on comptait environ 100 000 gnous du Serengeti en 1957, la population étant maintenue à ce niveau en raison de la transmission de la peste bovine des vaches aux gnous. En 1971, à peine 10 ans après l’introduction du vaccin contre la peste bovine, la population de gnous était passée à 770 000.63 Les gnous, en particulier les nouveau-nés, étaient très vulnérables à la peste bovine. Son éradication a sauvé des milliers de gnous de la souffrance et de la mort, bien que cela n’ait été qu’un effet collatéral non-intentionnel de la vaccination des animaux domestiques.

L’éradication de la variole a permis aux humains de comprendre que la maladie n’est pas une composante essentielle de la vie mais simplement un problème technique complexe qu’il est possible de combattre, au bénéfice de notre bien-être, grâce à la coopération et au travail. L’éradication de la peste bovine nous montre qu’il en va de même pour les maladies animales. Avec la motivation, le financement, la coopération et les efforts nécessaires, nous pouvons éliminer les maladies qui affligent les animaux non-humains. Les résultats obtenus à ce jour nous montrent que cela est possible. L’OIE a déjà élaboré des plans pour éliminer la peste bovine ovine, une maladie apparentée qui affecte les petits ruminants, qu’il s’agisse d’animaux domestiques comme les chèvres et les moutons ou d’animaux sauvages comme l’antilope saiga.64 45 pays se sont engagés à éradiquer la maladie d’ici 2030.65

Les exemples précédemment cités montrent que les êtres humains ont la capacité d’améliorer considérablement le bien-être des animaux dans la nature. Nous pouvons traiter et guérir des maladies comme la gale sarcoptique et le syndrome du nez blanc. Nous pouvons vacciner les animaux contre de terribles maladies telles que l’anthrax, la rage et même la peste. Nous avons la capacité d’éradiquer totalement des maladies de la surface de la terre, et ces capacités ne feront qu’augmenter à mesure que nous en apprendrons davantage et développerons les technologies adéquates. Qu’adviendra-t-il de ces possibilités ? Nous sommes pour le moment principalement motivés par notre propre intérêt et par le désir de conserver les espèces menacées, de sorte que nos interventions n’aident pas autant d’animaux que possible. Lorsque nous apprendrons à rejeter le spécisme, et à utiliser de concert nos connaissances et les innovations technologique avec la volonté d’améliorer la vie de tous les êtres vivants sur la planète, nos interventions iront beaucoup plus loin.

Pour plus d’informations sur la façon dont nous pouvons contribuer à aider les animaux, consultez notre page sur l’aide apportée aux animaux en milieu sauvage. Nous pouvons par exemple aider les animaux victimes d’incendies et autres catastrophes naturelles.


Références

Bovenkerk, B.; Stafleu, F.; Tramper, R.; Vorstenbosch, J. & Brom, F. W. A. (2003) “To act or not to act? Sheltering animals from the wild: A pluralistic account of a conflict between animal and environmental ethics”, Ethics, Place and Environment, 6, pp. 13-26.

Delahay, R. J.; Smith, G. C. & Hutchings, M. R. (2009) Management of disease in wild mammals, Dordrecht: Springer.

Galizi, R.; Doyle, L. A.; Menichelli, M.; Bernardini, F.; Deredec, A.; Burt, A.; Stoddard, B. L.; Winbichler, N. & Crisanti, A. (2014) “A synthetic sex ratio distortion system for the control of the human malaria mosquito”, Nature Communications, 5, 3977 [consulté le 23 juin 2014].

Harris, R. N. (1989) “Nonlethal injury to organisms as a mechanism of population regulation”, The American Naturalist, 134, pp. 835-847.

Holmes, J. C. (1995) “Population regulation: A dynamic complex of interactions”, Wildlife Research, 22, pp. 11-19.

Newton, I. (1998) Population limitations in birds, San Diego: Academic Press.

Ng, Y.-K. (1995) “Towards welfare biology: Evolutionary economics of animal consciousness and suffering”, Biology and Philosophy, 10, pp. 255-285.

Nussbaum, M. C. (2006) Frontiers of justice: Disability, nationality, species membership, Cambridge: Harvard University Press.

Saggese, K.; Korner-Nievergelt, F.; Slagsvold, T. & Amrhein, V. (2011) “Wild bird feeding delays start of dawn singing in the great tit”, Animal Behaviour, 81, pp. 361-365.

Schliekelman, P.; Ellner, S. & Gould, F. (2005) “Pest control by genetic manipulation of sex ratio”, Journal of Economic Entomology, 98, pp. 18-34.

Tomasik, B. (2015) “The importance of wild animal suffering”, Relations: Beyond Anthropocentrism, 3, pp. 133-152 [consulté le 3 janvier 2016].

Tsiodras, S.; Korou, L.-M.; Tzani, M.; Tasioudi, K. E.; Kalachanis, K.; Mangana-Vougiouka, O.; Rigakos, G.; Dougas, G.; Seimenis, A. M. & Kontos, V. (2014) “Rabies in Greece; historical perspectives in view of the current re-emergence in wild and domestic animals”, Travel Medicine and Infectious Disease, 12, pp. 628-635.

Turner, J. W.; Liu, I. K. M.; Flanagan, D. R.; Rutberg, A. T. & Kirkpatrick, J. F. (2001) “Immunocontraception in feral horses: One inoculation provides one year of infertility”, Journal of Wildlife Management, 65, pp. 235-241.

Wobeser, G. A. (2005) Essentials of disease in wild animals, New York: John Wiley and Sons.


Annotations

1 Hopkins, M. C. & Soileau, S. C. (2018) U.S. Geological Survey response to white-nose syndrome in bats: U.S. Geological Survey Fact Sheet 2018–3020</, Reston: U.S. Geological Survey [consulté le 9 septembre 2019].

2 O’Neill, K. (2019) “Spraying bats with ‘good’ bacteria may combat deadly white nose syndrome”, Science News, July 15 [consulté le 9 septembre 2019].

3 Hoyt, J. R.; Langwig, K. E.; White, J. P.; Kaarakka, H. M.; Redell, J. A.; Parise, K. L.; Frick, W. F.; Foster, J. T. & Kilpatrick, A. M. (2019) “Field trial of a probiotic bacteria to protect bats from white-nose syndrome”, Scientific Reports, 9 [consulté le 9 septembre 2019].

4 Scheele, B. C.; Pasmans, F.; Skerratt, L. F.; Berger, L.; Martel, A.; Beukema, W.; Acevedo, A. A.; Burrowes, P. A.; Carvalho, T.; Catenazzi, A.; De la Riva, I.; Fisher, M. C.; Flechas, S. V.; Foster, C. N.; Frías-Álvarez, P.; Garner, T. W. J.; Gratwicke, B.; Guayasamin, J. M.; Hirschfeld, M.; Kolby, J. E.; Kosch, T. A.; La Marca, E.; Lindenmayer, D. B.; Lips, K. R.; Longo, A. V.; Maneyro, R.; McDonald, C. A.; Mendelson, J.; III; Palacios-Rodriguez, P.; Parra-Olea, G.; Richards-Zawacki, C. L.; Rödel, M.-O.; Rovito, S. M.; Soto-Azat, C.; Toledo, L. F.; Voyles, J.; Weldon, C.; Whitfield, S. M.; Wilkinson, M.; Zamudio, K. R. & Canessa, S. (2019) “Amphibian fungal panzootic causes catastrophic and ongoing loss of biodiversity”, Science, 363, pp. 1459-1463.

5 Whittaker, K. & Vredenburg, V. (2011) “An overview of chytridiomycosis”, Amphibiaweb, 17 May [consulté le 9 septembre 2019].

6 Kueneman, J. G., Woodhams, D.C., Harris, R., Archer, H. M., Knight, R. & McKenzie, J. (2016) “Probiotic treatment restores protection against lethal fungal infection lost during amphibian captivity”, Proceedings of the Royal Society B: Biological Sciences, 283 (1839) [consulté le 9 septembre 2019].

7 Hill, A. J.; Leys, J. E.; Bryan, D.; Erdman, F. M.; Malone, K. S. & Russell, G. N. (2018) “Common cutaneous bacteria isolated from snakes inhibit growth of Ophidiomyces ophiodiicola”, EcoHealth, 15, pp. 109-120.

8 El Khoury, S.; Rousseau, A.; Lecoeur, A.; Cheaib, B.; Bouslama, S.; Mercier, P.; Demey, V.; Castex, M.; Giovenazzo, P. & Derome, N. (2018) “Deleterious interaction between Honeybees (Apis mellifera) and its microsporidian intracellular parasite Nosema ceranae was mitigated by administrating either endogenous or allochthonous gut microbiota strains”, Frontiers in Ecology and Evolution, 23 May [consulté le 9 septembre 2019].

9 Forschungsverbund, B. (2019) “Environmentally friendly control of common disease infecting fish and amphibians”, ScienceDaily, July 1 [consulté le 9 septembre 2019].

10 Department of Primary Industries, Parks, Water and Environment (Tasmania) (2017) “Wombat mange FAQs, Wildlife Management [consulté le 9 septembre 2019].

11 Ibid.

12 Spring, A. (2019) “‘Significant suffering’: Experts call for national plan to save wombats from mange”, The Guardian, Mon 17 Jun [consulté le 9 septembre 2019].

13 Ibid.

14 Steck, F.; Wandeler, A.; Bichsel, P.; Capt, S.; Häfliger, U. & Schneider, L. (1982) “Oral immunization of foxes against rabies. Laboratory and field studies”, Comparative Immunology, Microbiology and Infectious Diseases, 5, pp. 165-171.

15 La procédure de vaccination orale des renards est décrite ici: Département pour l’Environnement, l’Alimentation et les Affaires Rurales (2010) Vaccination as a control tool for exotic animal disease: Key considerations, Londres: Département pour l’Environnement, l’Alimentation et les Affaires Rurales.

16 Baer, G. M.; Abelseth, M. K. & Debbie, J. G. (1971) “Oral vaccination of foxes against rabies”, American Journal of Epidemiology, 93, pp. 487-490.

17 Hanlon, C. A.; Niezgoda, M.; Hamir, A. N.; Schumacher, C.; Koprowski, H. & Rupprecht, C. E. (1998) “First North American field release of a vaccinia-rabies glycoprotein recombinant virus”, Journal of Wildlife Diseases, 34, pp. 228-239.

18 Hanlon, C. A. & Rupprecht, C. E. (1998) “The reemergence of rabies”, in Scheld, D.; Armstrong, J. M.; Hughes, J. B. (eds.) Emerging infections I, Washington, D. C.: ASM Press, pp. 59-80.

19 Rosatte, R.; Donovan, D.; Allan, M.; Howes, L. A.; Silver, A.; Bennett, K.; MacInnes, C.; Davies, C.; Wandeler, A. & Radford, B. (2001) “Emergency response to raccoon rabies introduction into Ontario”, Journal of Wildlife Diseases, 37, pp. 265-279.

20 Robbins, A. H.; Borden, M. D.; Windmiller, B.S.; Niezgoda, M.; Marcus, L. C.; O’Brien, S. M.; Kreindel, S. M.; McGuill, M. W.; DeMaria, A., Jr.; Rupprecht, C. E. & Rowell, S. (1998) “Prevention of the spread of rabies to wildlife by oral vaccination of raccoons in Massachusetts”, Journal of the American Veterinary Medical Association, 213, pp. 1407-1412.

21 Fearneyhough, M. G.; Wilson, P. J.; Clark, K. A.; Smith, D. R.; Johnston, D. H.; Hicks, B. N. & Moore, G. M. (1998) “Results of an oral rabies vaccination program for coyotes”, Journal of the American Veterinary Medical Association, 212, pp. 498-502.

22 MacInnes, C. D. & LeBer, C. A. (2000) “Wildlife management agencies should participate in rabies control”, Wildlife Society Bulletin, 28, pp. 1156-1167. MacInnes, C. D.; Smith, S. M.; Tinline, R. R.; Ayers, N. R.; Bachmann, P.; Ball, D. G. A.; Calder, L. A.; Crosgrey, S. J.; Fielding, C.; Hauschildt, P.; Honig, J. M.; Johnston, D. H.; Lawson, K. F.; Nunan, C. P.; Pedde, M. A.; Pond, B.; Stewart, R. B. & Voigt, D.R. (2001) “Elimination of rabies from red foxes in eastern Ontario”, Journal of Wildlife Diseases, 37, pp. 119-132.

23 Slate, D.; Rupprecht, C. E.; Rooney, J. A.; Donovan, D.; Lein, D. H. & Chipman, R.B. (2005) “Status of oral rabies vaccination in wild carnivores in the United States”, Virus Research, 111, pp. 68-76.

24 Cleaveland, S.; Kaare, M.; Tiringa, P.; Mlengeya, T. & Barrat, J. (2003) “A dog rabies vaccination campaign in rural Africa: impact on the incidence of dog rabies and human dog-bite injuries”, Vaccine, 21, pp. 1965-1973. Kitala, P. M.; McDermott, J. J.; Coleman, P. G. & Dye, C. (2002) “Comparison of vaccination strategies for the control of dog rabies in Machakos District, Kenya”, Epidemiology and Infection, 129, pp. 215-222.

25 Childs, J. E.; Robinson, L. E.; Sadek, R.; Madden, A.; Miranda, M. E. & Miranda, N. L. (1998) “Density estimates of rural dog populations and an assessment of marking methods during a rabies vaccination campaign in the Philippines”, Preventive Veterinary Medicine, 33, pp. 207-218. Pal, S. K. (2001) “Population ecology of free-ranging urban dogs in West Bengal, India”, Acta Theriologica, 46, pp. 69-78.

26 Carrington, D. (2018) “Ethiopia deploys hidden rabies vaccine in bid to protect endangered wolf”, The Guardian, Wed 22 Aug [consulté le 4 septembre 2019].

27 World Organisation for Animal Health (2019) “Brucellosis”, oie.int [consulté le 7 septembre 2019].

28 World Organisation for Animal Health (2019) “Brucellosis”, oie.int [consulté le 7 septembre 2019].

29 United States Animal Health Association (2006) Enhancing brucellosis vaccines, vaccine delivery, and surveillance diagnostics for elk and bison in the Greater Yellowstone Area: A technical report from a working symposium held August 16-18, 2005 at the University of Wyoming, Laramie: The University of Wyoming Haub School and Ruckelshaus Institute of Environment and Natural Resources [consulté le 28 novembre 2019].

30 Buffalo Field Campaign (2016) “Yellowstone bison and brucellosis: Persistent mythology”, buffalofieldcampaign.org [consulté le 7 septembre 2019].

31 Bryan, C. (2016) “Yellowstone will close off park to conduct secret slaughter”, The Dodo, 02/03/2016 [consulté le 8 septembre 2019].

32 Abbott, R. C. & Rocke, T. E. (2012). Plague: U.S. Geological Survey circular 1372, Madison: National Wildlife Health Center p. 24, 39 [consulté le 7 septembre 2019].

33 PetMD (2019) “Plague infection in prairie dogs”, petmd.com [consulté le 7 septembre 2019].

34 Prairie Dog Coalition (2018) Prairie dogs, people and plague, Boulder: The Humane Society of the United States [consulté le 7 septembre 2019].

35 Leggett, H. (2009) “Plague vaccine for prairie dogs could save endangered ferret”, Wired, 08.04.09 [consulté le 25 juillet 2013].

36 World Organisation for Animal Health (2019) “Anthrax”, oie.int [consulté le 8 septembre 2019].

37 Driciru, M.; Rwego, I. B.; Asiimwe, B.; Travis, D. A.; Alvarez, J.; VanderWaal, K. & Pelican, K. (2018) “Spatio-temporal epidemiology of anthrax in Hippopotamus amphibious in Queen Elizabeth Protected Area, Uganda”, PLOS ONE, 13 (11) [consulté le 8 septembre 2019].

38 BBC News (2017) “Namibia: More than 100 hippos die in suspected anthrax outbreak”, BBC News, 9 October [consulté le 8 septembre 2019].

39 Luhn, A. (2016) “Anthrax outbreak triggered by climate change kills boy in Arctic Circle”, The Guardian, 1 Aug [consulté le 8 septembre 2019].

40 Rengel, J. & Böhnel, H. (1994) “Vorversuche zur oralen Immunisierung von Wildtieren gegen Milzbrand”, Berliner und Münchener tierärztliche Wochenschrift, 107, pp. 145-149.

41 Turnbull, P. C. B.; Tindall, B. W.; Coetzee, J. D.; Conradie, C. M.; Bull, R. L.; Lindeque, P. M. & Huebschle, O. J. B. (2004) “Vaccine-induced protection against anthrax in cheetah (Acinonyx jubatus) and black rhinoceros (Diceros bicornis)”, Vaccine, 22, pp. 3340-3347.

42 Chebet, C. (2019) “Vaccinations of rhinos begins after anthrax reports”, Standard, 08th Apr [consulté le 8 septembre 2019].

43 Ndeereh, D.; Obanda, V.; Mijele, D. & Gakuya, F. (2012) “Medicine in the wild: Strategies towards healthy and breeding wildlife populations in Kenya”, The George Wright Forum, 29, pp. 100-108 [consulté le 22 octobre 2019].

44 Wild Animal Rescue Foundation of Thailand (2007) “Information”, warthai.org [consulté le 15 juillet 2013].

45 He, T. (2010) “1,989 peacocks vaccinated in Yunnan Wild Animal Park”, Kunming, 2010-11-26.

46 Torres, E. (2012) “Should we vaccinate wild apes?”, February 16 [consulté le 2 juillet 2013]. Ryan S. J & Walsh, P. D. (2011) “Consequences of non-intervention for infectious disease in African great apes”, PLOS ONE, 6 (12) [consulté le 5 septembre 2019].

47 Bermejo, M.; Rodríguez-Teijeiro, J. D.; Illera, G.; Barroso, A.; Vilà, C. & Walsh, P. D. (2006) “Ebola outbreak killed 5,000 gorillas”, Science, 314, p. 1564 [consulté le 3 novembre 2019].

48 World Health Organisation (2019) “Ebola virus disease”, who.int, 30 May [consulté le 5 septembre 2019].

49 Wildlife Conservation Society (2019) “Study: Community-based wildlife carcass surveillance is key for early detection of Ebola virus in Central Africa”, WCS Newsroom, August 28 [consulté le 5 septembre 2019].

50 He, T. (2010) “1,989 peacocks vaccinated in Yunnan Wild Animal Park”, op. cit.

51 Department for Environment, Food and Rural Affairs (2010) Vaccination as a control tool for exotic animal disease: Key considerations, op. cit.

52 Garrido, J. M.; Sevilla; I. A.; Beltrán-Beck, B.; Minguijón, E.; Ballesteros, C.; Galindo, R. C.; Boadella, M.; Lyashchenko, K. P.; Romero, B.; Geijo, M. V.; Ruiz-Fons, F.; Aranaz, A.; Juste, R. A.; Vicente, J.; de la Fuente, J. & Gortázar, C. (2011) “Protection against tuberculosis in Eurasian wild boar vaccinated with heat-inactivated Mycobacterium bovis”, PlOS ONE, 6 (9) [consulté le 19 juillet 2013].

53 Doward, J. (2019) “Thousands more badgers face cull as number of killing zones surges”, The Guardian, Sat 7 Sep [consulté le 8 septembre 2019].

54 National Trust (2015) “Our view on badgers and bovine TB, nationaltrust.org.uk [consulté le 8 septembre 2019].

55 Dalton, J. (2018) “Badger culling: How much does it cost and is it really working?”, Independent, 13 November.

56 Save Our Monarchs (2018) “Common monarch ailments 101”, saveourmonarchs.org, 8/7/2018 [consulté le 8 septembre 2019].

57 Reinganum, C.; O’Loughlin, G. T. & Hogan, T. W. (1970) “A nonoccluded virus of the field crickets Teleogryllus oceanicus and T. commodus (Orthoptera: Gryllidae)”, Journal of Invertebrate Pathology, 16, pp. 214-220.

58 Raukko, E. (2018) “The first ever insect vaccine PrimeBEE helps bees stay healthy”, helsinki.fi, 31.10.2018 [consulté le 8 septembre 2019].

59 Dyckn, V. A.; Hendrichs, J. & Robinson, A. S. (eds.) (2005) Sterile insect technique, Dordrecht: Springer. Parker, A. & Mehta, K. (2007) “Sterile insect technique: A model for dose optimization for improved sterile insect quality”, Florida Entomologist, 90, pp. 88-95 [consulté le 12 octobre 2019]. Alphey, L.; Benedict, M.; Bellini, R.; Clark, G. G.; Dame, D. A.; Service, M. W. & Dobson, S. L. (2010) “Sterile-insect methods for control of mosquito-borne diseases: An analysis”, Vector-Borne and Zoonotic Diseases, 10, pp. 295-311 [consulté le 13 octobre 2019].

60 Gemmell, N. J.; Jalilzadeh, A.; Didham, R. K.; Soboleva, T. & Tompkins, D. M. (2013) “The Trojan female technique: A novel, effective and humane approach for pest population control”, Proceedings of the Royal Society B: Biological Sciences, 280 (1773) [consulté le 31 août 2018].

61 Cette méthode a été initialement mise en œuvre pour lutter contre le parasitisme et a depuis lors continué à être utilisée à cette fin. Elle a été appliqué dans le cas de la mouche du vers à vis du Nouveau Monde (Cochliomyia hominivorax) dans des endroits comme les États-Unis (Floride et Texas), l’Amérique centrale, les Antilles néerlandaises et la Lybie.

62 See Loftin, R. W. (1985) “The medical treatment of wild animals”, Environmental Ethics, 7, pp. 231-239.

63 Alcott, D. (2018) “How a cattle vaccine helped save giraffes”, That’s Life [Science], 2018-10-15 [consulté le 9 septembre 2019].

64 Blakemore, E. (2017) “A quarter of the world’s Saiga antelope are dead”, Smithsonian.com, February 9 [consulté le 9 septembre 2019].

65 World Organisation for Animal Health (2018) “Countries reaffirm political will to globally eradicate Peste des petits ruminants”, oie.int, 7 September [consulté le 9 septembre 2019].